Récurrentes en Europe et dans le monde, les crises du secteur de l’agriculture et les colères qui en découlent ont pour raisons principales la hausse des charges pour les agriculteurs et les agricultrices liée au coût de l’électricité et du gazole non routier (GNR), les contraintes environnementales liées au réchauffement climatique et à la transition énergétique, ainsi que les relations conflictuelles avec la grande distribution. Dernièrement, ces colères du monde agricole se sont traduites en Europe, et notamment en Allemagne et en France, par des manifestations, des blocages d’autoroutes et des actions qui vont crescendo. Si les griefs sont différents d’un pays à l’autre, le mouvement des paysans français, parti de la base et soutenu par les différents syndicats agricoles dont la FNSEA, pointe du doigt la politique agricole commune (PAC) et attendent du gouvernement Attal des aides financières et un allègement des contraintes environnementales à l’aube des élections européennes 2024. Trois jours avant l’ouverture du Salon de l’agriculture, le premier ministre a annoncé de nouvelles mesures pour répondre à la colère des agriculteurs, sur les visas et les pesticides, entre autres. Il a également promis que « l’objectif de souveraineté agricole et alimentaire » sera inscrit dans le futur projet de loi d’orientation agricole. Le 24 février 2024, la journée d’inauguration du Salon de la porte de Versailles a été marquée par quelques heurts entre représentants syndicaux agricoles et forces de l’ordre alors qu’Emmanuel Macron, qui a coupé le traditionnel ruban tricolore avec quatre heures de retard en raison des tensions, a effectué une visite mouvementée, ponctuée de diverses réunions et débats parfois houleux. Le président de la République, qui est resté plus de treize heures sur place, a effectué de nouvelles annonces pour tenter de répondre aux inquiétudes des agriculteurs. Il a également exprimé sa volonté de recevoir les représentants du monde agricole à l’Élysée à l’issue du Salon de l’agriculture, courant mars.