Plus de soixante-dix ans après la Seconde Guerre mondiale, l’antisémitisme tue toujours. Dans la longue liste des attentats qui ont endeuillé la France, la communauté juive figure parmi les cibles privilégiées des terroristes. Apparu dès l’Antiquité, l’antisémitisme religieux s’est développé au Moyen Âge. À partir du XIXe siècle, c’est la haine de nature raciale qui a progressivement dominé les esprits jusqu’à l’avènement du nazisme et la Shoah. En France, les actes antisémites ont baissé en 2022 selon le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif). D’après son décompte, publié mercredi 25 janvier 2023, les actes antisémites recensés en 2022 s’élevaient à 436 contre 589 en 2021, dont 10 % d’agressions physiques violentes. Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU, début mai 2023, a demandé à la France de multiplier ses efforts pour lutter contre les crimes et les menaces de violence motivés par la haine religieuse tels que l’antisémitisme et la haine antimusulmane. À la suite de l’offensive du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, les actes antisémites se sont accentués en France. Selon le Crif, le nombre d’actes recensés a été multiplié par 4 en 2023, 1676 contre 436 en 2022. Le gouvernement a lancé, lundi 6 mai, les « assises de lutte contre l’antisémitisme ». Ministre chargée de la lutte contre les discriminations, Aurore Bergé a réuni les responsables de plusieurs associations (dont la Licra et SOS Racisme) ainsi que les représentants des six principaux cultes pour définir « un socle commun de valeurs républicaines » afin de « lutter efficacement contre le fléau » de l’antisémitisme.