Séduisant, le cognassier du Japon, avec sa floraison qui fait jonction entre les arbustes d’hiver et ceux du printemps, existe en de nombreuses espèces et variétés, dans des teintes autour du rose, du nacré au vif, en passant par l’orangé et l’abricot, sans oublier le blanc pur… et le vermillon, le plus commun. La floraison, précoce, débute parfois en février, et se poursuit jusqu’en avril, avant que n’arrivent les feuilles.

► Petit florilège autour du cognassier du Japon

Romantisme assuré avec ce cognassier blanc, Chaenomeles speciosa’Nivalis. Dans cette forme immaculée, il est tentant avec ses fleurs ayant la grâce de celles d’un arbre fruitier, sans en avoir la fragilité. Après la floraison, se déploient les jeunes feuilles bronze, puis vert sombre.

Chaenomeles superba ‘Cameo’ est l’un des plus ravissants, avec ses grandes fleurs doubles, abricot saumoné. Ce tendre coloris est assez rare dans le monde végétal. Sa silhouette plus large que haute – il dépasse rarement 1 mètre en hauteur –, le feuillage vert lumineux qui suit la floraison et les fruits qui naissent en fin d’été lui confèrent un charme tout au long de l’année.

Chaenomeles speciosa ‘Mango Storm’ est une variété récente apportant un plus à celles que nous connaissons déjà : de très grandes fleurs très doubles, de 5 à 6 cm de diamètre, orange corail avec des reflets saumon, s’ouvrant sur un beau cœur doré. Il ne passe pas inaperçu, et convient aux jardiniers qui aiment le flamboiement. Peut-être un défaut pour certains ? Il ne produit pas de fruits.

Chaenomeles speciosa ‘Falconnet Charlet’ dévoile, en avril, de charmantes fleurs doubles, oscillant entre rose pêche et rose saumon. Comme tous les cognassiers du Japon, il est plus florifère au soleil.

► Aux petits soins

Dans tout bon sol, même calcaire, même argileux, procédez à une plantation dans les règles, avec un apport de compost, un bon paillage et un arrosage régulier l’année qui suit. Ensuite, laissez-le vivre tranquillement. Trop souvent, les cognassiers du Japon sont taillés strictement, ce qui leur confère un aspect raide, alors que sans taille, ils grandissent librement et plus élégamment, dépassant parfois 3 à 4 mètres de haut. Simplement, après la floraison, supprimez les branches gênantes, celles qui se croisent, et le bois mort. Attention à ne pas vous blesser avec les aiguillons.

► Le bon emploi

Le cognassier du Japon est parfait pour former des haies naturelles, voire défensives, grâce à ses aiguillons. On l’aime aussi dans les massifs d’arbustes et au jardin bouquetier. Pour de jolies compositions florales, n’hésitez pas à cueillir des branches dès que les boutons se forment. À la chaleur de la maison, ils vont s’ouvrir rapidement.

► Une gelée, pour les gourmands

Peu de jardiniers osent consommer les fruits du cognassier du Japon ! Quel dommage… Ces coings ronds, vert alchémille, sont très odorants. Récoltez les fruits lorsqu’ils se détachent naturellement. Lavez-les sans les éplucher. Coupez-les en 4, à l’aide d’un bon couteau. Disposez-les dans un faitout, sans enlever les pépins. Couvrez d’eau. Laissez bouillir, à couvert, pendant 15 minutes, jusqu’à obtention d’une compote. Passez cette compote dans une passoire au-dessus d’un saladier, en la tassant avec le dos d’une cuillère pour récupérer le maximum de jus.

Pesez le jus obtenu, mettez-le dans la bassine à confiture avec le même poids de sucre. Amenez à ébullition, laissez bouillir doucement pendant une vingtaine de minutes. Écumez. Mettez en pot cette belle gelée rouge orangé lorsqu’une goutte fige immédiatement sur une assiette froide. Bien qu’exquise, cette préparation n’est pas aussi parfumée que celle concoctée avec les « vrais » coings issus de l’arbre fruitier.

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Belles, élégantes et larges corolles

Les fleurs du cognassier, l’arbre fruitier qui nous offre ses mythiques gros fruits parfumés, n’ont rien à envier à celles des arbustes d’ornement. Simples, amples, à 5 pétales blanches avec parfois des reflets rose dragée, elles sont maquillées d’un joli toupet d’étamines proéminentes. Cydonia oblonga, c’est le nom latin du cognassier, disparait petit à petit de nos jardins, et c’est dommage. Il mérite vraiment une place de choix au verger aussi bien qu’en isolé, sur la pelouse.

Sa silhouette aux rameaux tortueux et sa floraison sont aussi intéressantes que la fructification. Les coings perdurent une grande partie de l’hiver sur l’arbre s’ils ne sont pas récoltés, restant fort décoratifs. Ramifié et vigoureux, cet arbre mesure entre 4 et 6 mètres de haut. ‘Monstrueux de Vranja’, par exemple, est un beau sujet, à la production régulière. Si l’on se régale de sa chair charnue transformée en confiture, ce fruit possède, entre autres, des vertus antidiarrhéiques et astringentes, appréciées en phytothérapie.